jeudi 18 juin 2009

Tout ceci est déprimant (mais pas trop).


Durant ma pause de ce jeudi midi, j'ai pu apercevoir un petit groupe d'étudiants en train de déboucher une bonne bouteille de mousseux (ou deux) sur un banc, en riant aux éclats.
En les voyant comme ça, je me suis revue, moi, l'an dernier à la sortie des examens.
Et bon sang, ça m'a foutu le cafard.
Pourquoi?
Parce que je me suis aperçue qu'il me serait dorénavant impossible de revivre certaines choses qui me paraissaient, sur le moment, presque anodines et qui dorénavant, je m'en rends compte, me manquent énormément.

Il y a d'abord les choses liées à la vie d'étudiante, que je viens de quitter...
La perspective de la fin du mois de juin, qui rime avec fin des examens et début des vacances, me manque.
Passer les mois de juillet et d'août à ne rien faire me manque.
Préférer faire la grasse matinée au lieu d'aller en cours me manque.
Apprendre des choses passionnantes et d'autre moins dans un auditoire me manque.
Flâner dans une bibliothèque envahie par l'odeur des vieux livres durant toute une journée me manque.
Les après-midi de farniente au soleil au bord du lac de Louvain-la-Neuve me manquent.
Mon kot et vivre seule me manquent.
Faire une beuverie sans me soucier de mon état du lendemain me manque.
Me réveiller le matin et rêver en observant le plafond pendant des heures me manque.
Gribouiller sur des cahiers toute la nuit si ça ma chante me manque.

Et puis, il y a toutes ces choses liées à des souvenirs plus anciens, qui font qu'on esquisse un sourire un peu triste quand on y repense...
Je parle de l'anticipation d'un premier baiser.
Je parle des râtés du coeur lorsqu'on voit quelqu'un qui ne nous laisse pas indifférent pour la première fois, et les suivantes.
Je parle de quelqu'un qui vous prend la main sous le banc, à l'école.
Je parle du petit mot que l'on vous fait passer en classe et qui vous fait rougir furieusement.
Je parle de la maladresse de certains gestes dûe à un trop plein d'émotions.
Je parle de votre maman experte qui prend votre température et qui vous prépare un bouillon lorsque vous êtes malade.
Je parle de l'innocence, de l'insouciance, de l'absence de contraintes.
De la violence des premières passions et découvertes.

On ne se rend pas compte du bonheur de toutes ces choses avant de les perdre.
Mais quitter le monde de l'enfance et de l'adolescence pour entrer dans celui des adultes a aussi son charme !
En fait, même sans tout ça, je suis quelqu'un de comblé...
Parce que je suis avec quelqu'un qui m'aime et que j'aime. Qu'on a des projets ensemble et que j'ai des projets pour moi, qui m'aident à avancer et à garder la tête hors de l'eau.
Parce que j'ai des amis formidables et une famille en or massif, qui me soutiendront toujours.
Parce que je peux continuer à exercer ma passion, cette chose qui me consume toute entière.
Parce qu'il me reste les livres et qu'avec eux, je pourrai toujours rêver à ce qui me manque.
Et surtout, surtout, parce que je pense que je le mérite.


"Tout crépuscule est double, aurore et soir. Cette formidable chrysalide qu'on appelle l'univers trésaille éternellement de sentir à la fois agoniser la chenille et s'éveiller le papillon"
V. Hugo

Peace.

A.


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